logo
#

Dernières actualités avec #drogue du pauvre

Nantes : 2 ans de prison avec sursis pour le médecin qui avait prescrit plus de 500 fois la «drogue du pauvre»
Nantes : 2 ans de prison avec sursis pour le médecin qui avait prescrit plus de 500 fois la «drogue du pauvre»

Le Figaro

time6 days ago

  • Science
  • Le Figaro

Nantes : 2 ans de prison avec sursis pour le médecin qui avait prescrit plus de 500 fois la «drogue du pauvre»

Un praticien sexagénaire a été condamné mercredi pour des prescriptions indues de prégabaline. Il devrait également verser une amende de 50.000 euros. À Nantes (Loire-Atlantique), un médecin a été condamné mercredi par le tribunal correctionnel à deux ans de prison avec sursis, assortis d'une interdiction d'exercer pendant cinq ans, pour avoir délivré indûment 541 prescriptions de prégabaline, un anti-épileptique fréquemment détourné comme substance stupéfiante et surnommée la «drogue du pauvre». Jugé entre autres pour escroquerie, prescription non-conforme d'un médicament classé comme stupéfiant et mise en danger d'autrui, le médecin de 62 ans était soupçonné d'avoir délivré ses prescriptions indues à 106 patients. Il a également été condamné à une amende de 50.000 euros. Face au tribunal, le médecin généraliste a affirmé avoir délivré des ordonnances «en attendant que le patient soit pris en charge» par un addictologue: «Le sevrage brutal peut entraîner des crises convulsives», a-t-il souligné. Il a également expliqué avoir fait l'objet de menaces de la part de patients. «On sait que dans l'état de manque il y a des risques d'impulsivité. J'ai pu faire la prescription pour protéger mon intégrité physique», a-t-il affirmé, veste beige, cheveux bruns coiffés en arrière. Le médecin a regretté à la barre de ne pas avoir formulé «un appel à l'aide nécessaire» auprès des autorités. Publicité Urgences débordées Plusieurs patients ayant reçu des prescriptions à répétition entre 2021 et 2023 ont été entendus lors de l'enquête, expliquant avoir souffert d'addiction et avoir connu ce praticien par le bouche-à-oreille. D'après l'enquête, le médecin a prescrit dans certains cas des doses deux fois supérieures à la posologie maximale. Son avocat, Maître Matthieu Creach, avait demandé au tribunal de ne pas prononcer d'interdiction d'exercer, soulignant que les 541 ordonnances représentaient «une goutte dans la pratique» de ce médecin répondant présent auprès d'une patientèle défavorisée quand «les créneaux Doctolib sont pleins et les urgences débordées». Il a déclaré à l'AFP que son client se réservait la possibilité de faire appel. À lire aussi Après leur disparition inquiétante, retour à Nantes pour deux adolescentes retrouvées à Marseille et en Espagne Le médecin avait déjà fait l'objet de mises en garde du conseil de l'Ordre des médecins de Loire-Atlantique - partie civile au procès - quant à ses prescriptions d'un opioïde en 2011, puis d'un médicament de substitution à l'héroïne en 2017. Fin 2023, des pharmaciens nantais avaient fait part aux autorités de leurs doutes quant à la régularité d'ordonnances de prégabaline, émanant d'un même médecin. Il a été identifié par la Caisse primaire d'assurance maladie (CPAM), également partie civile, comme le plus grand prescripteur dans les Pays de la Loire. Commercialisée sous le nom de Lyrica depuis 20 ans en France et prescrite pour traiter notamment l'épilepsie et les douleurs neuropathiques, la prégabaline est depuis plusieurs années détournée pour ses effets anxiolytiques et euphorisants. Face à l'augmentation des cas d'abus, de dépendance, de mésusage et d'ordonnances falsifiées, l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a restreint en mai 2021 les conditions de prescription de la prégabaline, qui fait désormais l'objet d'une ordonnance sécurisée.

TÉLÉCHARGER L'APPLICATION

Commencez dès maintenant : Téléchargez l'application

Prêt à plonger dans un monde de contenu mondial aux saveurs locales? Téléchargez l'application Daily8 dès aujourd'hui sur votre app store préféré et commencez à explorer.
app-storeplay-store